C'est sans avant-propos qu'elle glisse un à un ses doigts, sur ma peau blanche. Timide, désemparée, je sens toutes mes fibres vibrer d'un je n'sais quoi. Dans mon dos tous les nerfs se contractent excités, par sa main douce et frêle caressant la reliure. Elle tourne chaque page, avide, déshabillant mes secrets, pétales qui s'envolent.
Éludant la préface qu'elle parcourt à moitié, elle rentre dans le vif, dans le vif du sujet. Je me sens dévêtue, sous ses yeux ébahis, je me sens toute nue, dans toutes mes parties...
Parchemin d'une histoire, cheminant sans espoir, elle m'a trouvé un soir au bord du trottoir. Je sortais d'un d'ces club où l'on m'emmenait parfois pour raconter ma vie sans me laisser le choix. On distillait mes mots, me critiquant sans cesse, me prêtant des propos, soulignant mes faiblesses. Ne pouvant me défendre, je ne suis pas audio, les odieux m'inondaient de paroles futiles, et mon ancienne maîtresse écoutant ces pompeux me délaissa sans gêne dans un regard piteux sur ce bord de trottoir.
Mais cette demoiselle, avec ses yeux de biche et son coeur d'amadou, me prenant sous son aile, me fit connaître l'amour, le pur, le doux, le fou, celui qui fait trembler mes feuilles et puis mes lignes. Je m'croyais à l'annexe, mais un nouveau chapitre vient de s'ouvrir par son index. Puisque c'est elle qui tient mon histoire entre ses mains, je ne peux vous traduire toutes mes impressions... Elle est si roman..romantique, ça y'est je bégaye... Je vous laisse, mon histoire se termine, ou plutôt elle commence, je m'emballe, je me livre, j'en dis trop je me tais. Elle vous fera la lecture, je me laisse porter, de ce petit livre rouge, relié, de cuir froissé, qu'on a longtemps tenu, aimé, laissé tomber et qu'elle a ramassé un beau matin d'été.
Éludant la préface qu'elle parcourt à moitié, elle rentre dans le vif, dans le vif du sujet. Je me sens dévêtue, sous ses yeux ébahis, je me sens toute nue, dans toutes mes parties...
Parchemin d'une histoire, cheminant sans espoir, elle m'a trouvé un soir au bord du trottoir. Je sortais d'un d'ces club où l'on m'emmenait parfois pour raconter ma vie sans me laisser le choix. On distillait mes mots, me critiquant sans cesse, me prêtant des propos, soulignant mes faiblesses. Ne pouvant me défendre, je ne suis pas audio, les odieux m'inondaient de paroles futiles, et mon ancienne maîtresse écoutant ces pompeux me délaissa sans gêne dans un regard piteux sur ce bord de trottoir.
Mais cette demoiselle, avec ses yeux de biche et son coeur d'amadou, me prenant sous son aile, me fit connaître l'amour, le pur, le doux, le fou, celui qui fait trembler mes feuilles et puis mes lignes. Je m'croyais à l'annexe, mais un nouveau chapitre vient de s'ouvrir par son index. Puisque c'est elle qui tient mon histoire entre ses mains, je ne peux vous traduire toutes mes impressions... Elle est si roman..romantique, ça y'est je bégaye... Je vous laisse, mon histoire se termine, ou plutôt elle commence, je m'emballe, je me livre, j'en dis trop je me tais. Elle vous fera la lecture, je me laisse porter, de ce petit livre rouge, relié, de cuir froissé, qu'on a longtemps tenu, aimé, laissé tomber et qu'elle a ramassé un beau matin d'été.